Aussi paradoxal que cela puisse paraître, avoir pris conscience ou plutôt reconnaitre, accepter que j'éprouve toujours des sentiments quasiment inchangés pour J. me procure une sorte de soulagement. Je me sens comme libérée du poids d'un secret ...
Je m'explique, enfin je vais essayer ...
Depuis la rupture, le 4 juillet 2005 ( non je ne préciserai pas que c'était aux alentours de 19h30 ... faut pas exagérer non plus), j'ai toujours nié l'affection que je lui portais, la souffrance que j'endurais. Lorsque j'étais encore en contact avec lui ( puisque plutôt que de le perdre totalement, j'avais accepté l'amitié qu'il m'offrait ( amitié qu'il a zappée quelques semaines plus tard ... par mail ... puisque de toutes façons il a toujours préféré l'écrit pour mettre au clair les choses, c'est bien l'écrit, ça empêche d'avoir les réactions de son interlocuteur, ça épargne toute réponse aux demandes d'explications du destinataire du message ...) ), je passais mon temps à lui répéter que je n'allais pas si mal que cela, que je lui étais presque reconnaissante d'avoir rompu plutôt que de laisser pourrir les choses, que je comprenais qu'il découvre brutalement après 6 mois passés ensemble que finalement il ne m'aimait pas. Quelles foutaises quand même ...
Tout ça pour l'épargner car il ne vivait pas très bien le fait de devoir affronter son image dans la glace quand il réalisait le mal qu'il avait pu me faire ( enfin si j'ai bien compris à l'époque ce qu'il me racontait, aujourd'hui j'ai un doute). Après l'arrêt brutal de notre pseudo amitié, j'ai passé des semaines à pleurer, à me taper la tête contre les murs, à avoir mal à en crever mais uniquement lorsque j'étais seule chez moi, le reste du temps, à l'extérieur, devant ma fille, mes proches, je faisais comme si tout allait bien, j'ai caché à tout mon entourage ma peine, ma douleur et la persistance de mes sentiments.
Le principal intéressé n'a jamais su jusqu'où la douleur a pu me mener, il n'a jamais su que si je n'avais pas eu ma fille, je n'aurais sûrement pas eu le courage de continuer et que j'avais réfléchi au quand et au comment foutre définitivement ce qu'il restait de ma vie en l'air... Puisque la seule fois où j'ai osé lui écrire quelque chose comme quoi je vivais finalement mal cette séparation, j'ai eu en retour un 'je n'avais pas besoin de cela pour me sentir mal etc etc' . Je ne me souviens pas de ma réponse à ce message mais logiquement ça a dû être ( ou aurait dû être) un truc du genre : "Pardon ? J't'aime toi mais t'es sur que t'as la lumière partout? C'est moi qui me fais plaquer, c'est toi qui romps mais faut surtout pas te dire quels dégats tu as causés parce que ca te fait souffrir? et moi j'ai pas mal peut être de voir réduits à néant tous les projets et rêves que j'ai pu faire, projets et rêves dont pour la plupart tu as été quand même l'instigateur ? C'est ce qu'on appelle inverser les rôles et responsabilités, non ?".
Résultat, silence radio total, juste interrompu par ce mail reçu quelques jours plus tard, où il me disait vouloir s'occuper dorénavant de lui seul et cesser de porter la misère du monde sur ses épaules. " Le bureau des pleurs est fermé" a t il dû écrire ... Mais je ne lui ai jamais réservé le rôle d'écoutant bénévole à SOS Poussière d'Etoiles ( mon pseudo pour la petite histoire date de cette époque là) en détresse ... Je ne l'ai jamais considéré comme une béquille ... Je ne l'ai jamais vu comme une porte de secours, comme le remède à tous mes maux ... certes je lui confiais ce qui n'allait pas mais dans un couple d'amants ou d'amis, c'est normal non ?
Bref ...
Toujours est il qu'à force de jouer la comédie, pour lui les premiers jours puis pour ma fille et enfin pour les autres, j'ai fini par y croire, par m'en convaincre. Le temps passant, la rencontre avec Celuiki ont fait disparaître petit à petit la douleur, les larmes et la colère ... Mais j'aurais pu/du admettre bien plus tôt que mes sentiments eux n'avaient pas vraiment évolué ...
Quand on est supposé ne plus aimer quelqu'un, continue t on à avoir le coeur qui bat trop fort dès lors qu'on voit quelqu'un qui lui ressemble ? Pense t on encore à lui quotidiennement, en se disant par exemple ' ben tiens aujourd'hui on est lundi, il est 20 h, il doit être à son entraînement' ? Continue t on à espérer le croiser à n'importe quel coin de rue ? Frôle t on le malaise dès lors qu'on reprend des mois plus tard la route qui mène chez lui ou à proximité ? Manque t on d'avoir une attaque dès qu'on voit la photo de la maison qu'il souhaite vendre dans la presse ? Vérifie t on régulièrement qu'il habite toujours au même endroit ( merci Pag** Jau***) ? Et cerise sur le gâteau appelle t on régulièrement son petit ami du moment du prénom de la personne en question ? ( je ne vous dis même pas les scènes ( quelque peu justifiée quand même) que m'a faites Celuiki à chaque fois ... d'autant qu'entre C. et J. je peux vous garantir qu'il n'y a pas vraiment lieu de confondre ...) . Sans oublier l'épisode du 13 juillet où j'ai "agressé" un homme qui avait le tort de lui ressembler et à qui je plaisais ou celui de la liste msn narré il a quelques temps ... Et ces exemples ne constituent pas un inventaire exhaustif ...
Je me demande aujourd'hui comment j'ai pu prétendre l'avoir oublié, avoir cessé de l'aimer ... C'est ridicule. Certes, ce n'est pas très encourageant, pas très rassurant mais quelque part quel mal y a t il à admettre qu'on aime toujours ... même 13 mois après ? Notre histoire a été synonyme de vrai bonheur pour moi, de retour à la Vie et cet homme, même si je lui en ai voulu à mort parce qu'il a tout foutu en l'air du jour au lendemain, est quelqu'un de bien que je ne regretterai jamais d'avoir croisé . Alors je ne crois pas devoir avoir honte de toujours l'aimer ...
Maintenant, il ne me reste plus qu'à espérer que le fait d'admettre en être toujours amoureuse m'aide à m'en libérer ... Le coté vain et utopique de la chose devrait m'y aider ... A moins que cela ne contribue à l'idéalisation de la relation et de l'homme ...
Soulagée oui ... mais un brin perdue quand même ...
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