samedi 3 juin 2006

Promis, demain je fais un post gai ...

Avertissement : ces quelques lignes sont affreusement mal écrites ... et pas des plus gaies ...

Les 2 et 3 juin sont des dates très particulières pour moi ...
Un 2 juin, voilà 22 ans, mon grand père paternel décédait dans des circonstances assez tragiques ( écrasé par son propre camion) ...
Un 3 juin, il y a 7 ans, ma grand mère paternelle décédait des suites d'une insuffisance respiratoire chronique liée à un tabagisme excessif et de divers problèmes de santé liés à son passé d'alcoolique ... Accessoirement aussi, elle est morte de chagrin car elle ne s'est jamais remise de la mort de mon grand-père ...Ces deux là s'aimaient, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point.
Les années passent, le temps fait son oeuvre, mais je continue à penser à eux régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement ...
Lorsque j'étais "petite", ce sont eux qui nous ont élevées, ma petite soeur et moi ... Nous étions leurs deux seuls petits enfants, deux petites princesses qu'ils adoraient ... C'était nos grands parents mais je les aimais comme j'aimais mes parents ( j'ai même longtemps pensé que je les aimais davantage que mes propres père et mère). Mon grand-père travaillait comme un damné pour essayer de faire tourner sa société de transports, à conduire les camions, répondre au téléphone, faire les factures etc, tous les jours de la semaine, mais il avait toujours un moment pour nous. Je lui écrivais des petits mots quand j'avais l'âge de Cassandre et lui me répondait. Il aurait tout fait pour nous, il prenait notre défense quand mes parents nous grondaient, il m'a même accueillie lorsque mon père m'a jetée dehors en pleine nuit alors que j'avais 9 ans ( pour résumer, à l'époque ( ca a duré 5 ans quand même), je ne dormais pas la nuit et empêchais tout le monde de dormir ... mon père perdait patience, étant chauffeur routier à l'époque et devant se lever tôt, et une nuit plutôt que de me frapper encore, il m'a empoignée par le bras et mise dehors ...). Quant à ma mamy, elle était la "nourrice", celle qui nous préparait de supers repas, où les seuls aliments étaient ceux que nous aimions, elle était prête à préparer trois menus différents si entre mon grand père, ma soeur et moi, nos gouts divergeaient, elle était toujours disponible, pas forcément pour jouer, mais pour écouter, conseiller, surveiller. Pas le temps de se faire un petit bobo qu' elle avait déjà la boite de pansements et le désinfectant en mains. Elle nous racontait ses exploits de jeunesse lorsqu'elle était gymnaste ou l'époque où elle et ses soeurs se cachaient pendant la guerre pour échapper au STO ( service du travail obligatoire).
Nous avons passé une enfance merveilleuse auprès d'eux ... dans la maison dans laquelle je vivais il y a encore à peine un an [ raison pour laquelle j'ai aussi très mal vécu mon retour ici, me retrouver dans leurs murs, dans leurs meubles a été très dur ]
Et puis arriva Juin 1984 ... Et là tout a basculé ...
Je revois la scène où j'ai appris le décès de mon grand-père comme si c'était hier, mon retour du collège un samedi midi, je montais les escaliers et ma mère dans l'embrasure de la porte qui m'a annoncé tout de go 'ton grand père est mort' ... J'ai pas réalisé sur le coup, j'ai pas compris ... Je l'avais encore vu la veille au soir, il avait promis de nous emmener ma soeur et moi à une fête organisée par l'école où était inscrite ma soeur ... C'est la première fois que j'étais confrontée à la mort, je me souviens vaguement des obsèques, de mon père qui nous a pris dans ses bras, de la foule de gens présents mais paradoxalement, je n'ai compris que des années plus tard que je ne le reverrais plus jamais. Des semaines, des mois durant je m'attendais à le voir sortir d'un de ses camions, à le trouver assis à son bureau ( bureau devant lequel aujourd'hui je suis installée pour rédiger ces quelques lignes) en rentrant de l'école ... Et puis au fil des années, j'ai fini par accepter qu'il n'était plus là, même s'il venait encore me rendre visite dans mes rêves ( atroce sensation de se réveiller le matin et de réaliser que ce n'était qu'un songe), j'ai oublié sa voix, son rire ... jamais son visage, d'autant que mon père lui ressemble de plus en plus, et physiquement, et 'moralement' ( dans son comportement avec ma fille). Je continue, en dépit des années, à me demander ce qu'il dirait de ce que nous sommes devenues, ma soeur et moi, à me dire qu'il aurait aujourd'hui 85 ans et qu'il serait un super arrière grand père ...
Quant à ma grand-mère, même si personne n'a compris tout de suite qu'au décès de son mari, elle sombrait petit à petit dans un alcoolisme galopant ... même si elle nous a fait connaitre des moments très difficiles, nous accusant de tous les maux, nous faisant honte lorsqu'elle était ivre, nous repoussant lorsque nous tentions de l'aider, nous blessant quand nous la voyions se détruire à petit feu ... c'était une femme exceptionnelle qui jusqu'au dernier jour de sa vie s'est battue pour vivre ... J'ai eu la joie de pouvoir lui faire connaître ma fille, peu de temps, puisqu'à l'époque je ne vivais pas dans le Jura et qu'elle errait déjà d'hôpital en hôpital ... La dernière fois que je l'ai vue, c'était dans un service de soins intensifs, je lui avais amené un cadre avec une photo de Cassandre ... J'ai eu du mal à la reconnaître si frêle au fond de son lit, dans cette chambre sinistre ... Elle m'a dit de reprendre le cadre et de lui redonner lorsqu'elle serait en centre de convalescence ... Je suis repartie à Lyon dans l'heure qui a suivi, lui promettant de revenir une semaine plus tard la voir dans le centre en question ... J'avais même prévu d'amener ma fille, pas dans l'enceinte hospitalière mais dans le parc, afin qu'elle puisse l'apercevoir depuis sa fenêtre de chambre ... Sauf que le samedi soir du week end en question, ma journée de travail se terminait à 22 heures et que par un miracle du service des plannings, je reprenais le lundi matin à 7 heures ... Je ne suis donc pas rentrée ce week end là ... Elle est morte 4 jours plus tard ... Lorsque j'ai annoncé à ma responsable d'équipe que je voulais partir parce que ma grand mère était décédée, la seule réponse que j'ai eue ca a été " Reviens nous en forme lundi et bon week end" ... Je suis remontée dans la journée du 3 juin dans le Jura et suis allée rendre une visite le lendemain à la chambre funéraire, pour la voir une dernière fois, me sentant affreusement mal de ne pas avoir eu le courage de remonter le week end précédent ... C'était la première fois que j'approchais un mort ... J'ai voulu l'embrasser, pour lui dire au revoir ... Jamais je n'oublierai ce moment ... Je suis sortie de la pièce en courant presque tant j'ai eu soudainement la nausée ... Les deux dernières images que j'ai d'elle ne sont pas jolies ... Alitée sur un lit minable dans un hopital pitoyable et ensuite méconnaissable, sans expression ... Mais Dieu ( s'il existe) merci, j'ai tellement d'autres souvenirs plus beaux en tête ... Comme celui des vacances de Noël 1998 où elle a fait la connaissance de Cassandre qu'elle appelait 'sa petite poupée' ...

J'ai encore tellement de souvenirs ... Et tellement de regrets ...

Désolée, ce post est interminable ... et d'un sinistre à tomber mais comme tous les ans à cette époque, je sens quelque chose qui m'oppresse et ce soir, j'avais besoin de le confier ...

mercredi 31 mai 2006

Lamentable ...

Il y a des moments comme ceux là où je me déteste plus encore que les autres jours, mais allez savoir pourquoi je me complais à me haïr sans rien faire pour changer quoique ce soit ... Au contraire, je signe et je persiste ...

Un régime recommencé en avril aux résultats plus que prometteurs plus ou moins abandonné depuis 10 jours pour cause d'incapacité à maîtriser mes envies de chocolat et autres cochonneries ...

Un appartement que je prévois de repeindre depuis des semaines ... mais qui depuis une dizaine de jours ressemble davantage à Beyrouth qu'à un logement digne de ce nom, papiers épars un peu partout, des bouquins qu'on retrouve n'importe où ( après les avoir cherchés des heures) mais surement pas à leur place, du linge qui s'empile dans un coin en attendant que je trouve le courage et la motivation pour sortir mon ennemi domestique de toujours, Mister Fer à repasser ...

Un petit ami que je dois quitter depuis déjà un certain temps mais avec qui la rupture n'est toujours pas officielle. Même si aujourd'hui ce n'est plus moi qui cherche à être en contact avec lui ( j'ai tenté voilà une dizaine de jours de lui expliquer clairement que tout était terminé ... brillante démonstration apparemment ... il a rien compris), je n'arrive pas à ne pas répondre quand il m'appelle ou m'écrit ...

Dix jours que c'est l'apogée côté foutoir dans ma tête ... Dix jours que je me sens descendre tout doucement ... Dix jours que je ne dors quasiment plus la nuit ... Dix jours où je fais vivre un enfer à mon entourage ( déjà qu'en temps normal je ne suis pas quelqu'un de facile à vivre )

Il va vraiment falloir que je me bouge, que je sorte Celuiki_mepourritlavie de mon existence, que je tire un trait définitif sur les espoirs que j'avais placés dans cette histoire, que j'accepte qu'une fois de plus j'ai fait fausse route ...

Et accessoirement que je cesse de l'aimer ... parce que le plus bête dans cette histoire, c'est que je l'aime ... et que même si je sais que c'est pour mon bien, ça me fait un mal de chien que de dire, d'écrire, de penser que tout est terminé .

dimanche 28 mai 2006

"Ma" fête des Mères

Finie l'époque des colliers de nouille ... ( d'ailleurs, je n'en ai jamais vu fabriqué dans les écoles fréquentées par ma fille) Par contre, apparemment, ses maîtresses ont dû avoir un prix sur les pinces à linge car ces deux dernières années, j'ai eu deux pense-bêtes ... Ceci étant dit son air ravi et fière d'elle lorsqu'elle m'a offert ses cadeaux lors du déjeuner valait tous les cadeaux de la Terre :-)

Donc voilà le pense-bête version 2006 ...


Et le poème recopié par ses soins ... et récité avec application ce midi :-)


"Litanies pour Maman"

Tu es pour moi la plus belle
Car tu es Maman
Tu es pour moi la plus douce
Car tu es Maman
Tu es pour moi la plus tendre
Car tu es Maman

Tu es pour moi la plus aimante
Tu es pour moi la plus joyeuse
Tu es pour moi la plus parfaite
Car tu es Maman

Maman ! Maman ! Maman !
Je crie ton nom au vent, aux arbres
Je crie ton nom de tout mon coeur

Maman !
Sais tu pourquoi je crie ainsi ?
Maman, écoute mon secret
Tu es la plus aimée
Ma Maman.

Libellés :

Bonne fête Maman ...


Toi que je n'ai pas comprise pendant si longtemps, toi dont j'ai attendu des années durant que tu me dises que tu m'aimes, toi qui n'a pas forcément été présente au cours de notre enfance, toi qui a subi l'infidélité, l'humiliation, l'enfermement ... Toi que je croyais solide comme un roc, toi qui finalement quand la maladie t'a rattrappée fin 2005 m'a paru si fragile, toi qui mine de rien s'inquiète pour nous, tes filles, Toi, ma mère, ma maman, la plus merveilleuse des mamies, je t'aime ...

Elles ne sont, nous ne sommes jamais parfaites ... Mais pour les enfants que nous sommes, pour ceux que nous avons, elles sont, nous sommes uniques et irremplaçables.

Bonne fête à toutes les mères ...