jeudi 29 septembre 2005

L'incertitude

Une pensée d'Oscar Wilde que je trouve fort pertinente ( de toutes façons qui serais je pour critiquer ce brave Oscar? ) :
"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume" ( tiré du Portrait de Dorian Gray)

J'aimerais juste que pour une fois lorsque la brume se dissipera, tout reste merveilleux ...

Précision : ce n'est pas un hasard si j'utilise plus souvent les textes des autres que les miens ... Ils expriment souvent mieux que moi ce que je ressens ... Et puis accepter le regard de quelqu'un sur mes écrits ( aussi futiles soient ils) est nouveau pour moi. J'ai beau écrire depuis une vingtaine d'années, jusque là je n'ai jamais accepté que quiconque jette un oeil sur mes textes ... Avec le temps, peut etre, prendrai je davantage d'assurance et oserai je m'exprimer avec mes propres mots plutot qu'avec ceux empruntés à d'illustres auteurs.

lundi 26 septembre 2005

Comment ...

... explique t on à une enfant de pas 7 ans qui est en pleurs un soir au moment d'aller dormir que son papa et sa maman ne se remettront jamais ensemble ???
Trois mois bientôt qu'elle vit tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre ... Et ce soir, le "clash", le gros coup de blues qu'elle n'avait encore jamais eu ou qu'elle n'avait jamais réussi à exprimer ... Longue discussion, tentatives d'explications ... Mais au fond de ses yeux est demeurée la tristesse bien après qu'elle m'ait souhaité une bonne nuit de sa p'tite voix au fond de son lit ... Et face à cela, moi, sa mère impuissante à prodiguer autre chose que des calins et des mots rassurants qui ne rassurent peut être finalement que moi ...
Une seule lueur d'espoir dans tout cela : que les évènements de ce soir l'aient finalement déchargée d'un trop lourd poids qui lui pesait depuis notre emménagement ici ...

Libellés :

Un p'tit texte de la Femme en Noir ...

Un p'tit texte de Barbara ...

Quand tu n'y crois plus, que tout est perdu
Quand trompé, déçu, meurtri
Quand assis par terre, plus rien pouvoir faire
Tout seul, dans ton désert
Quand mal, trop mal, on marches à genoux
Quand sourds les hommes n'entendent plus le cri des hommes

Tu verras, l'aube revient quand même
Tu verras, le jour se lève encore
Même si tu ne crois plus à l'aurore
Tu verras, le jour se lève encore
Le jour se lève encore

La terre saigne ses blessures
Sous l'avion qui crache la mort
Quand l'homme chacal tire à bout portant
Sur l'enfant qui rêve, ou qui dort
Quand mal, trop mal, tu voudrais larguer
Larguer, tout larguer
Quand la folie des hommes nous mène à l'horreur
Nous mène au dégoût

N'oublies pas, l'aube revient quand même
Même pâle, le jour se lève encore
Etonné, on reprend le corps à corps
Allons-y puisque le jour se lève encore
Le jour se lève encore

Suivons les rivières, gardons les torrents
Restons en colère, soyons vigilants
Même si tout semble fini
N'oublions jamais qu'au bout d'une nuit
Qu'au bout de la nuit, qu'au bout de la nuit

Doucement, l'aube revient quand même
Même pâle, le jour se lève encore,
étonné, on reprend le corps à corps
Continues, le soleil se lève encore
Tu verras, le jour se lève encore
Tu verras, le jour se lève encore
Même si tu ne crois plus à l'aurore
Tu verras, le jour se lève encore
Le jour se lève encore
Le jour se lève encore
Le jour se lève encore
Encore
Encore...

Lundi 26 ...

13h25 - Une nouvelle semaine qui commence ... Apres une enième nuit quasiment blanche et un nouveau réveil difficile ... Je redoutais stupidement cette journée, du fait de son caractère particulier mais finalement, comme pour tant d'autres choses "spéciales" ou liées à un passé encore fort récent, cela se passe sans heurt ... Le temps est finalement un allié, plus il passe, plus la colère s'estompe, plus les regrets, les peines s'atténuent ... Une sorte d'indifférence bientôt les remplacera . Le souvenir demeure mais la douleur tend à disparaître et mes idées parfois noires ne sont plus guère liées à tout ceci. Ca doit être cela, se reconstruire ... Mais dans ce cas là, vu l'état des fondations, il va falloir accrocher un panneau 'danger, travaux' pendant encore quelques temps ...
Un client m'a demandé ce matin si j'étais heureuse de vivre dans une aussi jolie région que la mienne ... Pour la première fois, j'ai répondu par l'affirmative sans avoir l'impression de mentir de façon éhontée ... Comme j'en parlais avec quelqu'un la nuit dernière, peu importe le lieu où l'on vit, ce qui importe c'est l'environnement dans lequel on est et en ce qui me concerne, en y réfléchissant bien, il commence à être nettement moins insupportable. Je n'y suis toujours pas aussi bien que je le voudrais mais petit à petit, très progressivement, cela tend à s'améliorer.
Bref, contrairement aux jours précédents, je vois les choses, non pas en rose mais au moins en gris clair ... C'est surement ce qu'on appelle avoir meilleur moral
Quelqu'un m'a souvent répété que ce qui ne tuait pas, renforçait ... A priori, sur ce point là, mon interlocuteur avait raison ... Sur ce point là, au moins ...

Pater Noster ( Prévert)

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit cana de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Eparpillées
Emerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nuie qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Avec leurs tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traitres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons

L'éternité ( A. Rimbaud)

Elle est retrouvée.
Quoi? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sur.

Elle est retrouvée.
Quoi? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Arthur Rimbaud
Derniers Vers
Mai 1872

dimanche 25 septembre 2005

Humeur du jour ....

L'impression que tout m'échappe ... Des noms croisés sur le net avec qui des discussions s'ébauchent, des affinités se trouvent ... Tout ca pour quoi ? Pour qui ? Pas envie d'aller plus loin que ces mots et pourtant désir de briser parfois l'écran qui me sépare de certains d'entre eux ...
C'est quoi ma vie ? Un boulot qui me pèse, une fille que j'ai l'impression de ne pas toujours comprendre ... Des amis trop loin ... Des souvenirs par dizaines d'époques révolues ... Et moi dans tout ca ? Est ce que je vais finir par me trouver? me retrouver ?

Un p'tit texte de Zazie ...

Que j'aie de la peine
Que je me traîne
Et ceux qui m'aiment
Me plaignent
Que je tombe en ruine
Que je m'abîme
Et ceux qui m'aiment
Me tiennent
Que je me démène
A rompre la chaîne
Et ceux qui m'aiment
Quand même
Que ça m'arrive
Comme ça leur arrive
Et ceux qui m'aiment
Me suivent
Que je m'expose
A vivre autre chose
Et ceux qui m'aiment
Sourient
Que j'aie de l'avance
Un peu de chance
Et ceux qui m'aiment
M'envient
Que j'aie de l'argent
De temps en temps
Et ceux qui m'aiment
Se méfient
Que je les aime
Que je reste la même
Et ceux qui m'aiment
M'oublient
Que j'aie tout fait
Pour gagner leur amour
Et ceux qui m'aiment
Me fuient
Qui m'aime me fuit.